1916


Avec la ponctuation et l'orthographe des auteurs.



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Jorn / Jour Mes / Mois Annada / Année

Jorn / Jour


Jeudi 10 février
Chère belle soeur
je reponds a votre carte que j ai reçu avec plaisir en apprenant que vous êtes toujours en bonne santé quand a moi la santé est bonne pour le moment et je désire que ma carte vous trouve de même je crois aller en permission sans tarder je tacherai moyen de venir vous voir (...) vous embrasserais bien mais petit neveux pour moi Votre beau frere qui pense toujours a vous

G. Fraysse. 9e R.I. 1er Bataillon, 1ère Cie. A Marie Fraysse, Fougere par Vayres (Gironde)


23 mars
Je vous remercie du colis de tabacque avez bien voulu m'envoyé quand je suis en premieres ligne je suis a 400 metre derrieres lEglise. malgre cela n'est tres mauvais mais il pourait le devenir. Pour le moment je suis en tres bonne sante et vous en desirent de même a toutes la famille. Mademoiselle vous aurezla bonte d'embrasse la maime Escube (?) pour moi. Rien plus a vous dirent recevai une bonne poigne de main dun ami de toute la familles
Albert Peyrieu (?). A Mademoiselle Laure Trefil à Caussade (Tarn et Garonne)


Carte postée le 10 avril
J'ai recu la carte de Mme Abadie (...) votre carte du 29/3 ainsi que la boiîte de b.?. que m'a envoyé Mr Abadie, l'emballage n'était pas assez fort, pour un aussi long trajet et après avoir été remballé par les soins de la poste à Pontarlier, il est arrivé un peu âbimé. Il m'en est arrivé quand même une bonne mo.?. que j'ai savouré avec délices, ma langue etait toute étonnée de retrouver ce goût-là qu'elle avait depuis longtemps oublié. Je vous embrasse a tous.

Henri Daffos (Mal des logis, 18e R.I., prisonnier). A M et Mme Louis Bouzom, Toulouse.


11 avril
Nous sommes en route depuis 24 heurestant à pied qu'en automobile - camion automobile bien entendu et de la ville nous entendons la canonade toujours vive au nord est. Nous aurons demain probablement repris la garde des positions que nous avons quitte il y a un peu plus d'un mois. Le gros désagrement c'est que nous sommes tres mal ravitaillés, nos cuisines et nos bagages ne devant arriver que dans trois ou quatre jours. Je ne sais si notre service postal sera mieux assuré qu'il y a un mois mais je m'efforcerai de vous donner de mes nouvelles regulièrement. Avez-vous des nouvelles de Léon? Baisers affectueux à tous.

Jean Piquemal, Médecin Aide Major, 44e d'infanterie. A monsieur Piquemal, Toulouse.


13 avril
Ma chère Jeanne
Quelques lignes pour te dire que je suis en bonne santé et que j'attends de tes nouvelles pour t'ecrire plus longuement. J'espere que ma carte vous trouvera en bonne santé, et dans cet espoir je vous embrasse tous les trois bien tendrement. Celui qui vous aime bien.


Emile Fourter, Sous-Oficier, 112e R.I., 7e Cie. A Madame Fourtet, 46 rue du 14 juillet, Talence (Gironde)


8 juin
Chère soeur et Ulysse
Deux mots pour vous donner des nouvelles de ma santé pour le moment je suis très bien et je souhaite que vous soyez tous de même Je n'ai pas encore recu de vos nouvelles à ce jour cela m'étonne beaucoup, seriez vous malades? J'ai recu des nouvelles de chez nous ils sont tous bien ainsi que Julien qui s'est fracturé le bras me l'à annoncé depuis 3 jours. si tu pouvais m'envoyer un porte-plume dactylo - cela me ferait bien plaisir mais pas des plus chers j'en avais un je l'ai perdu et qu'il sait garni d'encre spécail Je suis en 2e ligne et le secteur est assez bien mais je ne sais si on y restera longtemps pour aller dans un autre qui sera peut être plus périlleux Je vous quitte en vous embrassant de tout mon coeur tu pourras y joindre un peu de tabac si tu veux car nous sommes à 28 kilom du ravitaillement en attendant le doux plaisir de vous lire recois de ton frère ainsi que toute la famille une cordiale poignée de main ton frère

Hipolyte J. M. Héraut, 290e R.I., 23e Cie, 15e Escouade. A Mme Ulysse Estagerie, 13 rue Vieille Tour, Bordeaux


15 juin
Ma chère maman
Merci de votre lettre. Je regrette qu'à Laroque les questions d'intérèts agricoles divisent la population Les expert ne sont pas raisonnables Que ces questions paraissent sottes et mesquines pour qui les juge du front J'étais sur le point d'envoyer un mot à M expert. Je préfère m'abstenir pour le moment. Je viens de recevoir un mot d'Edouard Durat qui m'a dit être sain et sauf après des moments pénibles. ici rien de nouveau. si ce n'est la canonnade sans fin autour de Verdun Tout le monde attend avec impatience l'offensive générale D'ici 15 jours il y aura du nouveau. Je vous embrasse de tout coeur ainsi que Marguerite.

Jean


Le 28 juin 1916
Chers parents
Nous voici enfin installés dans notre nouveau cantonnement où nous pensons rester assez longtemps. Ce n'est pas dommage après nous être tant trimballé de côté et d'autre de se sentir un peu en place. Nous avons repris le secteur où nous étions avant notre randonnée sur Verdun, secteur très tranquille à tous points de vue, comme marmites d'abord, et comme service ensuite. Nous sommes assez bien installés, j'ai fait mon lit dans un coin du garage à autos, et viens de construire une table que j'étrenne en vous écrivant. Hier, le courrier n'a pas du vous remettre de mes nouvelles ; avec tous ces déménagements, c'est trés irrégulier. Maintenant ça va s'arranger et redevenir plus régulier. Hier j'ai eu la lettre de papa du 24, et ce matin celle de maman du 25, en même temps qu'une du papa de Roger. J'ai écrit à cette pauvre Elise, elle doit être navrée. Je vous ai dit que j'ai vu Paul. Je le verrai assez souvent maintenant, nous sommes voisins - jusqu'à nouvel ordre - je vous embrasse tous bien affectueusement. Jeannot

Jean Pradès. Auto Etat Major. A sesparents, Caussade, Tarn et Garonne.


Le 12 juillet 1916
suis toujours en bonne santée ayant un capitaine trés sevère impossible de vous dire l'endroit ou je suis pour le moment suis pas encore trop mal sommes dans un endroit ou le civil n'est pas trop aimable. mais enfin il faut si faire par force, en espérant que cela prendra une fin Dans cet espoir recevez toute la famille, sincère et respecteux bonjour

Pierre Catala. A Monsieur Albert Lafore, propriétaire à Gibel (Haute Garonne)


3 août
Cher Cousin et Cousine
Je suis en très bonne santé et désire qu'il en soit de même de vous autres. J'attends toujours une de tes lettres mais je vois que tu es un peu paresseux pour écrire ici c'est toujours la même choses ca tape tellement que l'on n'y fait plus attention je te direz que depuis quelques jours je suis au train régimentaire il y a du travail c'est vraie mais je suis un peu plus a l'abri je mange beaucoup de poussiere et dans la somme on ne trouve pas de l'eau pour boire c'est dur et le vin est très cher c'est a peine si avec un billet de cent sous tu as trois litre de pinard. ce ne serez pas trop tôt que ça finisse voila deux ans de galére c'est pour la france! a bientôt une de tes lettres et pas de mauvais sang Recevez cher Cousin et Cousine une cordiale poigne de main de votre Cousin dévoué a l'instant je reçois une carte de la maison ça va

Henri Bonzom, 42e artillerie, 1e batterie. A M. Louis Bonzom, 50 rue Réclusane, Toulouse


Marseille 4 août
Cher Oncle, Tante et Cousins
Deux mots pour vous donner de mes nouvelles qui sont habituelles, je suis au dépot attendant le départ pour le front Je vais partir, sans regret, et décidé a tout, qu'est je a regretter, je suis seul désormais. J'espère que vous ètes au milieu du travail immense de la saison, en bonne santé, et Gabriel, j'espère qu'il a du réussir a ses examens. Veuiilez être l'intermédiaire auprè de tous mes oncles et tantes, et amis, dont je ne peut écrire en particulier, ne connaissant pas l'adresse de la plupart, et recevez de votre Neuveu et cousin les meilleures amitiés.

Julien Albouy. A M. et Mme Jalby au Mauron par Maleville (Aveyron)


Septembre
Mes chers parents
Suis en trés bonne santé. J'ai quitté V...., avec le dourire (?), je fait un autre soupir de soulagement, vous pouvez le croire. l'essentiel c'est que je suis très gras, toujours comme une planche à pain. J'ai reçcu le colis de m'à soeur. J'attend une de vos lettre car elles me font grand plaisir. Dans 25 jours suis parmis vous autres, nouvelle surprise. a bientôt. Vôtre fils qui vous embrasse de coeur.
Un permissionnaire est allé apporté des nouvelles à m'à soeur à Toulouse

Marcel Clamens, cavalier, 1er Hussards. A ses parents à Frouzins (Haute Garonne)


23 septembre
Toujours en bonne santé, mais ce que l'on s'ennuie ici, rien que des russes et on ne les comprend pas, ils chantent toujours. Bons baisers de votre fils

Antonin. A Mme Léonie Bergé, 5 rue Raymond IV, Toulouse


Le verso de la carte représente le camp de Mailly

Le 27 septembre
Cher Monsieur et Mme Pouty
j'ai beaucoup regretté durant ma période de permission de ne pouvoir vous trouver à Ussel c'est un grand plaisir que j'aurais éprouvé de pouvoir causé un instant ensemble. enfin j'éspére que pour la prochaine je pourrais vous trouver car malheureusement j'ai encore éspoir de revenir en permission avant que cette maudite guerre se termine malgré qu'on vienne de remporter une victoire dans la Somme on est devenu complétement péssimiste on n'a plus aucune confiance que ça finisse bientôt ; ils font leur possible pour nous calmer depuis que je suis revenu ils ont doublé le pourcentage de permission ce qui ----* rapproche notre tour. Recevez cher Monsieur et Mme Pouty ainsi que votre Fils mes meilleurs souvenirs.
c'est le village ou nous sommes cantonne

Urbain Grotadour


* le mot augmente barré et entre parenthèses


Mardi 24 - 10 - 1916 - 10 heures
Ma chere Marthe
Je te remercie de ta lettre reçu hier au moment de partir pour la gare pour rejoindre mon poste à l'endroit indiqué dans ma dernière carte ta lettre ma fait plaisir vu que c'est la seule reçe depuis mon départ de Carbonne par conséquent 19 jours ; de mon côté j'ai écrit 8 ou 9 lettres ou cartes. Pour notre 1ere journée nous avons un sale temps il pleut et ne sommes pas encore installés, nous le sommes que provisoirement. Tu diras à maman qu'elle m'écrive, tu l'embrasseras pour moi et tu donneras le bonjour à Pépé et à toi je t'envoi un poutou à chaque joue. Je vous ecrirai prochainement.

Louis Duran, 14e section COA


Orléans, le 2 novembre
Bien chers parents
Mon instruction à Orléans est finie. Tous ces jours ci j'ai conduit une automobile. Ce n'est pas bien difficile. ainsi nous partons demain matin à 4h. pour Dourdan à 60 kilometre de Paris pour apprendre à conduire les gros camions. on s'habitue à voyager. D'ailleurs ce n'est pas très loin. on y arrive à 10 heures. Je vous ecrirai pour vous donner l'adresse. Je vous embrasse tous.

René. A ses parents, à Valderies (Tarn)


Carte postée le 3 novembre
Modèle pour les soldats au dépôt du corps ou à demeure dans une localité.

Cher ami Je tanvoi sete qarte pour te daune deme nouvele e an resevoir de tiene; Je tédi ce que je panse venir vous voir a la fain du moi pour 7 jour. ici le travail alhonge nou fesaun 15 jour de jour e 15 jour de nuit, se qi et plus fatigan rien plus a te dire pour le mauma(...)

Soldat Jean Bernard. A Monsieur Elie Brel, Auradou par Hautefage (Lot-et-Garonne)


Le 23 novembre Bien chère maman et frêres
Suis toujours en bonne sante souhaite que la présente carte vous trouve tous de même nous sommes toujours au repos et nous soupons tous les soirs ensemble avec Ormière que lui aussi est en tres bonne sante. je ne suis plus à la liaison du Btn on nous a relevé tous ceux que nous y étions je pense tout de même rentrer sous-peu aux téléphonistes, et encore je serais plus tranquille. vous adresserez les lettres de nouveau à la 2em Companie. j'ai reçu hier des nouvelles de l'oncle de Beziers qui me dit qu'il est toujours souffrant et tout de même cela va un peu mieux. Il aimerait beaucoup à pouvoir vous tailler le chantier de Lèouzet comme il me dit cela tout le monde le peut pas faire. Gabriel ma aussi écrit hier et il est en bonne santé. Rien de plus nouveau Recevez une bonne embrassade de votre tout devoué

Emile