Pour trouver le jour correspondant à la date du courrier...
Excursion du 11 juillet
L'Eglise a quelques obus, dont l'on appercoit les traces, mais elles est
utilisable, l'on continue a y faire les offices. L'on remarque sur l'autel
12 obus six de chaque côtés, qui font là une belle
garniture, placer entre les candélabres, le curé a eu une
bonne idée.
S. Jouvet (Service de garde des voies de communication). A Mme G.
Jouvet, Rue Victor Hugo, Ste Foy la Grande (Gironde)
18 juillet
Chère bien aimée Celine,
Aprés que je t'ais eu écri ma lettre, je suis allér me
promenér sur le bord du canal, de la Meuse, et je profite de cette
promenade, pour te cherchér ces qu'elques fleurs, qui viendron te
parfumér, T'on chèr mari qui pense toujours à toi, et
t'embrasse de bien loin, adieu.
François. A Mme Celine
Berthomieu, Graulhet (Tarn)
Adieu : dans les régions de langue occitane, "Adieu" est
utilisé pour dire bonjour ou au revoir, sans qu'il y ait obligatoirement
de notion de
séparation longue.
25 juillet
Bei pesqua et gaha de bets brochets you n'en abi qu'en mingerey dap plaisi.
c'est dommage mon cher ami que tu n'ais pas confiance en la guérison
et pourtant de tout coeur je te la souhaite complète. Tu dois être heureux
auprés de ta famille - je compte avoir une permission le mois prochain
et aller moi aussi passer huit jours avec ma chère famille. Ce soir
ou demain partiront 5 landais dont les 2 Gaston, Gardesse et Laborde. Donne
moi de tes nouvelles et je te répondrai en te racontant ce qui pourrait
t'intéresser - Nous sommes toujours au secteur g mais pas pour
longtemps sans doute - au revoir ami - présente mes bons souvenirs à
ta famille à toi avec mes sincères voeux de guérison
une cordiale poign&ecaute;e de main.
Sergent René Dangensmau (?). A Basile Sourgens, sergent en
convalescence à Sabres (Landes)
Bei pesqua et gaha de bets brochets you n'en abi qu'en mingerey dap plaisi :
Va pêcher et attraper de beaux brochets Moi si j'en avais, j'en
mangerais avec plaisir.
26juillet
Tout en prenant un peu de repos dans des caves ensevelies sous des ruines
pareilles à celles que représente cette carte, je vous envoie
mon bon souvenir et une cordiale poignée de main. Je commence
à avoir vu toutes les misères de la guerre, le bombardement
des villes et la destruction des plus beaux édifices et le spectacle
navrant du champ de bataille. Je suis en bonne santé et dans l'espoir
que tout cela finisse bientôt je vous dis un amical adieu ainsi
qu'à toute votre famille.
Théophile Defrancés (83e R.I.). A monsieur Domec,
capitaine en retraite à Miramont-Latour (Gers)
14 août
Bonjour affectueux de Montpellier d'où je pars demain matin pour une direction
inconnue Je compte beaucoup sur le secours de tes prières et je
t'embrasse bien tendrement
Ch Garagaros, Brancardier du 420e R.I. A l'abbé
René Rieunaud, Valderiès (Tarn)
16 août
chereélia
Voici la gare que je suis arrivais pour te donnez une idée de la guerre. jai fait bon
voyage je suis toujours en bonne sentée et espère que vous soyé tous
deméme je suis toujours courageux et confian Un amis qui tenvois ces meilleurs baiser
Samuel Brejou. A Mme Chavarroche, Seyches (Lot et Garonne)
La carte représente une
gare dont le nom a été rayé par la censure.
On lit cependant "Guerre de 1914 - Bataille de la Marne. Gare bombardée le
7 septembre pour en déloger les allemands"
Jeudi 19 août
Cher Beau-frêre et chère belle soeur
Au retour de la tranchée ou j'ai reçu Votre lettre je m'empresse de Vous envoyer un
groupe d'amis que les rigueurs de la Guerre n'impressionneront jamais. Les torpilles pleuvaient
pendant ces 4 derniers jours. Traitres comme ceux qui nous les envoient, elles remarquent
malheureusement trop leur passage. Suis en bonne santé et attends impatiemment qu'on
s'occupe à envoyer des munitions pour les deloger au plus tot. Il faut 6 mois de front pour avoir
droit à une permission de 4 jours. Je vous serre la main.
J. Soubielle
Sur le recto de la carte photo : Toujours debout! Labor - Pro. Patria. Honneur aux mitrailleurs
du 144e
19 août
Je ne sais si tu reçois de mes nouvelles. Dans tous les cas je n'en reçois
pas des tiennes. J'espère que tu es en bonne santé ainsi que
Isabelle. Quant à moi ma santé serait assez bonne si les douleurs
dont je me plaignais avaient disparu mais ce n'est pas le cas et je boitte toujours.
Est-ce un peu le temps! Car ici il fait un temps humide et froid Je ne le sais
je pense que la vous avez plus chaud Embrasse Isabelle pour moi et le petit Fredo
des compliments a raymonde son père Lagaraille et te
quitte en t'embrassant de coeur. Celui qui vous aime.
Henri Larrère (soldat au 141ème territorial) A son épouse,
tailleuse à Poyanne, Landes.
Septembre
Ma chère Marie
Je pense que tu as du recevoir ma carte. je suis depuis hier soir dans un
hopital d'evacuation attendant un train pour l'interieur. Bien a Hubert
de ma part. Embrasse à tous de coeur.
Jean MARTIN. A Mme Hubert Eyrein, Soussans (Médoc)
16 septembre
Bien chere Gaby
Voila bien quelques jours que je n'est pas de tes nnouvelles sans doute ce
doit être le travail qui te retient depuis que tu es de nouveau
rentrer a Malaucene Ici toujours la même choses suis en bonne santé
voila le principal et désire que vous en soyez tous de meme Dans
l'espoir de te lire bientot reçoit bien des grosses caresses
de ton grand cousin Georges
A Gaby Pouzol, Malaucene (Vaucluse)
7 octobre
Ma chère amie
je t'écris ces quelques mots pour te faire savoir de met nouvelles ma santée
est bonne et je désire que ma carte te et vous trouve à tous de même
ainsi qu'a mon cher fils je pui te dire que j'ai pris les tranchée le cinq au soir et
je t'assure qu'il y a un changement au secteur des Vosges Enfin il faut avoir de l'espoir et
du courage et l'on arrivera à bout de tout si tu peu tu m'enverra un petit coli de tabac
papier à cigarette allumette saucisson (etc) j'ai pas besoin d'argent car ici l'on ne
trouve rien à acheter ; j'ai vu le cousin Roger de Bordeaux il m'a fait voir la carte que
tu lui avais envoyée Enfin je ne voi plus grand chose à te dire pour l'instant
Reçoi Mille Baisers de ton chéri qui pense souvent à toi Doux Baisers
à tous adieu ou au revoir
Léonard Maury (soldat du 7ème colonial, 9ème compagnie)
A Marthe Maury, Pineuilh (Gironde)
12 octobre
Mes chers amis
Depuis ma dernière carte bien d'événements se sont
passés et petit à petit les camarades de ma compagnie
s'éclaircissent. C'est surtout à dater du 25 que ça
devient mauvais ; il ne se passe point de jour sans que d'un coté ou
de l'autre il y ait offensive d'un grand danger pour moi quoique à deux
kilomètres des lignes. Marius peut s'estimer heureux d'avoir
échappé à ces affaires. Je comprends que l'action a été
mauvaise surtout le front et il s'y serait surement trouvé. Avons
gagné quelques kilomètres mais à quel prix.
Enfin les
Balkans s'en mèlent et la guerre finira du coté ou elle a
commencé. Quel soulagement? Je ne m'illusionne tout de meme point et
me sens encore ici pour quelques jours.
Rien ne me manque suis en excellente
santé et souhaite que ma carte vous trouve de même.Mes
amitiés à Léonie compliments à louis et cordiale poignée
de main à toi.
Carte adressée à Jean Lauriol, Prémian
(Hérault)
15 octobre
Ma chère famille
J'ai reçu hier la lettre ou il y avait l'argent - c'est la
troisième. Dans quelques jours tu m'enverras une flanelle j'en ai une
qui ne vaut plus rien et assez ample. elles deviennent justes. Aujourd'hui
il fait beau le vent souffle de l'est aussi les palombes et allouettes
passent en grande quantité, voilà le deuxième passage jamais
je l'aurai cru, il ne va pas manquer du gibier. J'ai eu des nouvelles de Vacquiers
il n'est pas trop bien placé avec ces vieux de 45 ans. Je suis en bonne
santée que ma carte vous trouve de même
Je vous embrasse mille fois.
A. Delsol (215e R.I., 17e Cie) A Madame Delsol, Ste Colombe
(Lot et Garonne)
19 octobre
Ma chère Louise
Ai reçu ta lettre du 13 dans laquelle tu m'apprends la mort de Pujo, j'allais justement lui
écrire. Depuis hier j'ai une chambre si l'on peut appeler cela une chambre mais enfin, cela
vaut mieux tout de même que la paille. Tu pourrais joindre au colis que je t'ai demandé,
mon passe-montagne ; je t'é,crirai ces jours-ci pour te dire ce dont j'ai besoin. Gros
baisers à tous.
M. David, Section Automobile T.M. 477, BCM Paris. A Mlle Louise David,
27 Grand Rue, Montpellier
19 octobre
Cher Oncle
je reponds a ta lettre pour te dire que je suis toujours en bonne santée et t'en souhaite
de même Nous sommes en grand travail en ce moment. tu dois savoir d'après les jumeaux.
Le temps est tres beau mais les nuits sont froides Rien de plus de nouveau.Un gros baisers.
Georges Rieux (soldat au 56ème Rég. d'artillerie, 9me batterie) A Fernand
Lavagne, chez M. Marty, liqueuriste à Béziers

Un croissant, une croix ; nous sommes dans le quartier juif tout en haut de Salonique. Le soleil
se couche derriere le mont Olympe qui domine la baie à 85 kilomètres ;
ses derniers rayons se reflètent dans le delta du Vardar, et le panorama reèllement
oriental nous dédommage de la pluie et du brouillard que nous avons eu
surtout jusqu'ici.
Capitaine Feuillade (Cie 28/
du génie) A Madame Fouillade, Marmande
Ci-dessus le dessin fait à la main par le Capitaine Fouillade sur la carte postale.
Mercredi, le 1er Décembre
Mérote chérie
Hier j'ai reçu ta lettre de samedi soir et une autre de Raymond du Jean. je ne te
réponds pas bien longuement, ce matin j'ai dormi jusqu'à 9h et à
présent je n'ai pas beaucoup de temps. Tu me dis que vous m'avez envoyé les
sabots par la poste, pourvu qu'ils arrivent tous deux...ne m'envoyez pas de chocolat ; j'en ai
encore environ 2k. dans le sac. Je puis en acheter ici tant que j'en veux à 20 sous la
livre et il est bien bon. Je crois que vous le payez aussi cher ou peu s'en faut. Je trouve aussi
de la confiture, bonne à 38 sous le petit sceau, comme les 2 de miel qu'il y a en suspens
à la batterie de cuisine. Il y a aussi des boites de paté mais c'est cher et je ne
l'aime pas du tout, de bien s'en faut que les graisserons. J'aimerai bien un peu de miel mais qu'il
fut bon et "pas sebut d'abeilloun" comme était l'un sceau. Si vous m'en envoyez ça ne
presse pas et vous n'avez pas besoin de remuer ciel et terre pour en trouver - mettez le dans un
récipient pouvant se refermer après avoir été ouvert. Vous pourrez
me renvoyez les bas que je vous ai envoyés quand vous les aurez racomodés, je n'en
suis pas pressé ; vous m'en enverrez un seul, ainsi que je vous l'ai déja dit pour
accoupler celui qui me reste. J'espère que les rats ne me les bouferont pas à
nouveau ; il y en a moins, on en a fait crever avec du poison et l'autre pour les musiciens, qui
organisent des battues à coup de battons en ont tue en un pour 130 et quelque. Ils les
avaient tous attachés à des ficelles par la queue et le chef de musique photographia
ces coliers de perles d'un nouveau genre. Il y en avait de toute taille!.... depuis les prises
ont continué mais pas si belles et avec ceux qu'on a empoisonné, ça a fait
tout de même un de moins et les autres paraissent moins hardis. je vois que vous êtes
escrimées à me faire vite, vite, vite le passe-Montagne mais je n'en étais
nulement pressé. Il est vrai qu'il sera fait et que l'aurai. Je vais vous detailler ce que
j'ai à me mettre dessus pour me garantir du froid et, il ne fait pas plus de froid que par
là nous n'avons que 3 ou 4 gelées : une chemise un tricot, le gilet, la veste, la
capote, le caoutchouc, un cachenez, un bonet de police, se rabatant jusqu'au col de la capote, la
peau de mouton donnée par de Navailles, la peau de mouton donné,e par la compagnie,
le casque, les pantalons et les caleçons. Vous voyez que j'en ai déjà pas
mal : Si jamais il falait faire une marche de 20k. je serai obligé d'en laisser la moitié
derrière mais ici on ne marche guère et j'espère bien y passer l'hiver. Nous
ne serions mieux nulle part ; sur le front bien entendu. Jean n'ira pas en perme avant le mois de janvier.
J'en suis bien contrarié. J'aurais été si content qu'il y aille vite! Le
renfort avec lequel il est arrivé ici est du mois de février, c'est le dernier avant le mien.
On était resté longtemps sans y en envoyer n'y ayant pas de pertes. On n'y en a envoyé
aucun autre depuis le mien. Vous voyez que je suis tombé à pic pour mon départ; d'un
peu plus cependant!.......Ici la pluie continue. Il y a de la boue jusqu'àu cou.
J'espère que là il fait beau. Il me tarde bien que vous tayez les aies pour voir ce
qu'ils ont fait et que la vache ait vellé. Tenez moi au courant de ce qu'ils font.
J'espère que papa est bien surtout donnez moi régulièrement de ses
nouvelles. J'ai eû un peu plus de temps que je ne croyais alors j'ai ajouté ce
papillon, C'est un morceau de feuille resté blanc d'une lettre que j'avais ecrit à
Yan et qui m'est revenue l'ayant trouvé évacué. La carte a aussi fait le voyage
des Dardanelles, je lui en avait mis 3 dont ma lettre et vous voyez qu'elles avaient bien fait
le voyage. Adieu bons baiser à tous.
Dargelas (soldat au 34ième RI, 7e Cie).
A Marie Dargelas, Tucole, Souprosse (Landes)
Une autre année
